Les symptômes et caractéristiques du TDA/H

Le déficit d’attention

Il s’agit d’une tendance excessive à la distraction qui se manifeste souvent de manière insidieuse, déroutante, voire sélective et occasionnelle.
Le patient rencontre des difficultés à trier et à hiérarchiser les diverses informations qui atteignent son cerveau (ce que nous faisons en permanence et de manière inconsciente).
Il a plus de mal que ses pairs à donner la priorité aux informations utiles à la tâche ou à l’activité en cours. Il a donc du mal à détourner son attention de stimuli dits « perturbateurs », qui sont le plus souvent liés à l’environnement extérieur (bruits divers, animation, mouvement, etc.), mais parfois aussi d’origine interne (émotions, pensées, idées qui fusent, etc.).
Cela se traduit notamment par des difficultés à maintenir son attention sur les activités en cours, une grande distractivité, une tendance à l’hyperfocalisation en particulier pour les tâches stimulantes et susceptibles de lui apporter une gratification immédiate, des oublis très fréquents, ainsi que du mal à suivre des instructions et des consignes dans leur intégralité, une mauvaise gestion du temps, des difficultés de planification, etc.

Ces troubles de l’attention se divisent en trois catégories :

Trouble de l’attention sélective (aussi appelée attention dirigée ou focalisée) : difficultés à choisir l’information à traiter.
– Procrastination.
– Difficultés à s’organiser.
– Difficultés à sélectionner les informations pertinentes ou importantes en ignorant les sources de distractions (visuelles, auditives, internes ou encore motrices).
– Difficultés à prêter attention aux détails ou au contraire tendance à traiter des détails inutiles au détriment de l’information importante.

Trouble de l’attention divisée (aussi appelée attention partagée): difficultés à traiter plusieurs informations en même temps.
– Difficultés à « bien » faire plusieurs choses en même temps, à traiter simultanément plusieurs sources d’informations et/ou à déplacer son attention entre plusieurs activités ou types d’informations (écouter en classe et prendre note, entendre une consigne alors que l’on est concentré sur un exercice, ranger ses courses correctement tout en téléphonant, etc.)
– Mauvaise mémoire de travail ou mémoire à court terme (mémoire très fragile, oubli à la moindre distraction).
– Perte fréquente d’objets (penser à autre chose quand on dépose ses clés et ne pas les retrouver ensuite, etc.)

Trouble de l’attention soutenue (aussi appelée attention maintenue) : difficultés à maintenir son attention sur une longue période.
– Difficultés à traiter la même information longtemps, sans « zapper ».
– Difficultés à terminer ce qui est commencé.
– Erreurs de plus en plus fréquentes avec l’avancement de la tâche.
– Evitement à se lancer dans des tâches demandant un effort soutenu.
– Lenteur d’exécution à cause des distractions.

Le processus attentionnel qui est défaillant dans le cadre du TDA/H demande donc aux personnes atteintes d’énormes efforts insoupçonnés !

L’hyperactivité motrice

L’activité motrice est augmentée et désordonnée chez un enfant atteint de TDA/H par rapport aux enfants du même âge.

Elle est le plus souvent désorganisée et non constructive (agitation permanente, instabilité, nervosité, incapacité à tenir en place).
Chez l’adolescent et l’adulte, cette agitation motrice, devenue plus discrète, est souvent remplacée par une agitation intérieure (signes ou sentiment de nervosité, d’impatience), ou par une incapacité à rester en place, qui le pousse à multiplier les activités ou à se surinvestir, cherchant même parfois des comportements à risques.

On constate fréquemment chez les patients des mouvements de mains et de jambes ou des chipotages (triturer une cuillère à table, jouer avec un trombone, griffonner pendant une réunion, etc.)

Les personnes atteintes passent d’une tâche à l’autre sans vraiment les terminer, parlent beaucoup, sont continuellement en mouvement, dans le besoin de multiplier les activités. Elles recherchent fréquemment les sensations fortes, prennent des risques, ont souvent des tempéraments explosifs et des difficultés à se détendre.

L’adulte hyperactif peut être très actif tout en restant assis. Il a dix fenêtres ouvertes simultanément sur son PC, téléphone tout en travaillant, regarde la télé tout en tricotant, etc.
L’hyperactivité, prise dans le cadre du TDA/H, peut être une véritable gêne pour ceux qui en souffrent. Les personnes atteintes de TDA/H effectuent en effet un effort considérable pour rester tranquille ou s’apaiser, sans pour autant toujours y arriver.

L’hyperactivité intellectuelle

Les personnes atteintes de TDA/H ont une fuite des idées appelée « tachypsychie ». Celle-ci est constituée d’une pensée superficielle passant d’un sujet à l’autre sans lien évident pour l’entourage, jouant avec les mots, se distrayant très facilement.
Elles ne peuvent fixer leur attention que peu de temps sur un sujet précis et il est donc extrêmement difficile pour un tiers de suivre leur cheminement intellectuel.

Cela se traduit cliniquement par une logorrhée abondante et ininterrompue, épuisante pour l’entourage. Cette hyperactivité intellectuelle est peu productive de par sa superficialité.

Les patients décrivent leur cerveau comme un volcan toujours en ébullition. La cadence de leurs pensées est accélérée, les idées fusent, ils éprouvent des difficultés à contrôler le rythme effréné de leur cerveau.
L’esprit parasité par leurs multiples pensées, certains éprouvent les plus grandes peines à aller au lit et à s’endormir.

L’impulsivité

L’impulsivité se caractérise par des difficultés à inhiber les actions verbales, motrices, cognitives ou émotionnelles.
La personne atteinte agit ou parle sans réfléchir aux conséquences de ses actes ou de ses paroles, a des grandes difficultés à attendre pour obtenir ce qu’elle veut, laisse échapper la réponse à une question qui n’est pas encore totalement formulée, interrompt ou coupe la parole à ses interlocuteurs, impose sa présence dans les discussions, tout cela sans chercher pertinemment à importuner son entourage.

Le patient ne peut pas arrêter les pensées hors contexte qui viennent le distraire alors qu’il travaille. Il a des gestes brusques et rapides, souvent maladroits. Il modère très difficilement ses émotions par la raison.
S’il est frustré, il s’emporte de manière démesurée, s’il est enthousiaste, il s’emballe.
Les patients se plaignent fréquemment de labilité émotionnelle et d’instabilité personnelle et scolaire ou professionnelle. Ces caractéristiques expliquent leur hyperémotivité et leur humeur changeante.
Les réactions sont irréfléchies, sans évaluation des conséquences potentielles pourtant parfois graves. Les frustrations et les contrariétés sont vécues douloureusement.

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d'information pour les enfants
atteints du TDAH

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